ACTE 1 : Mise en place du décor…
Hôpital de jour 2, Institut Bergonié, 14 octobre 2016, un peu avant 11h30 – Taxol 5.
Une petite salle d’attente, table avec bouilloire, sachets de tisane et thé, verres, biscuits, etc.
Salles de traitement pas encore libres. Fatigue-du-réveil-de-nuit-des-insomnies-de-folie-cause-taxololo. Envie pressante de café.
Observe la table.
…
Vais voir la gentille dame à l’accueil.
_ Excusez-moi, vous n’auriez pas une tasse syouplaiiiitt ?
_Ben, vous en avez des verres là !
_Ben ouais, sais bien, mais vos verres sont en plastoc.
_Et alors ?
_Ben, je bois plus d’eau chaude dans du plastique. (Me retiens d’ajouter – C’est cancérigène ! -).
_Ah bon.
_Alors, vous auriez une tasse pas en plastoc ?
_Ah bah non. Ici, on n’a rien. L’hôpital de jour 2 était censé être provisoire… (c’est une raison pour garder des verres en plastique pour l’eau chaude dans un hôpital anti-cancer ???)
_Ah, je vais essayer de vous trouver une tasse à nous.
_Merci.
Bref, j’ai eu ma tasse en porcelaine. Rikiki, mais elle était pas en plastoc.
J’ai bu mon café….
ACTE 2 : Changement de décor, salle de traitement (euh… pièce… 6 m2 à tout casser… ben ouais, c’était “censé” être provisoire…)
Chaise électrique (non, non, pas celle de la Ligne Verte !!!), avec les bidules pour administrer le traitement. Attends gentiment, assise sur ma chaise.
Infirmière débarque avec poche anti-vomitif et commence à l’accrocher à l’espèce de poteau (chais plus comment chat chapelle…)
Moi : _ Dites, je sais que ça va faire la troisième fois que je pose la même question, mais pourquoi vous me mettez une poche d’anti-vomitif pour un traitement qui ne donne pas envie de vomir ? C’est pas logique.
_ Ben, ça dépend des patients.
_Ah bon ? Parce que les deux dernières fois, on m’a dit que c’était comme ça.
_Bah non, ça dépend.
_Ah ? Ça dépend de quoi ?
_Ben si ils vomissent ou pas.
_Ben, j’ai vomi aux deux premiers Taxol, mais c’était psycho…
_Ah bon ?
_Pis vous m’aviez donné l’anti-vomitif, et ça a servi à rien de toutes façons puisque c’était psycho…
_Ben, vous le voulez pas alors ?
_Ben, donc, c’est pas obligatoire alors ?
_Nan.
_Pourquoi vot’ collègue a dit le contraire alors ?
_Ah, bah, il a dû mal comprendre.
_Ah. Ben, j’en veux pas de vot’ truc.
_Ah. Okay.
Enlève la poche et repart pour chercher le traitement.
Ai pas eu l’anti-vomitif.
Conclusion :
Y’en a qui préfèrent boire chaud dans des verres en plastique (cancérigène) et manger des biscuits (sucre = nourrit les cellules malades) dans un lieu qui lutte CONTRE LE CANCER. Et qui acceptent tous les médocs sans demander.
Moi, je préfère passer pour une emmerdeuse.
….
Amen.
Oui, la seule manière d’éviter le maximum de dégâts pendant un parcours classique ou non est vraiment de se prendre en main et de faire gaffe à tout ! Même quand c’est un spécialiste qui le dit !
Je me reconnais bien là, je fais partie des emmerdeuses aussi !
J’apportais mes tisanes et mes repas quand j’allais à l’hôpital, et j’étais “celle qui mange bio”, ça me faisait bien rire ! J’ai refusé pas mal de médocs aussi et remarqué les contradictions entre les uns et les autres ! On a vraiment intérêt à se prendre en main soi-même ! (à une amie actuellement en récidive 12 ans après, on lui double ses produits laitiers sous prétexte qu’elle ne mange pas assez de viande ! ça me fait bondir mais elle fait une confiance totale en l’équipe médicale…)
Alors vive les emmerdeuses !
ben moi aussi l’emmerdeuse mais ils m’aiment bien quand même