Chers lecteurs,
Aujourd’hui je vais vous parler de la dangerosité du docétaxel, ou plus précisément de la chimiothérapie par Taxotère. Cet article n’a pas pour vocation de créer une polémique sur la dangerosité ou non de la chimiothérapie en général, chacun aura son propre avis là-dessus, médecins y compris. Il ne s’agit pas non plus ici de se demander s’il faut oui ou non refuser la chimiothérapie en général. Cet article est là uniquement à titre informatif.
Non, aujourd’hui, je souhaite simplement vous informer sur les dangers du Taxotère, sources sérieuses à l’appui. J’estime que les patients comme vous et moi sont en droit de connaître les avantages et inconvénients des traitements qu’on leur propose. Et je pense également qu’un patient n’a pas à subir un traitement potentiellement beaucoup plus dangereux que prévu sans en avoir été informé.
Hors, et c’est la triste vérité, aujourd’hui encore, et malgré des études sérieuses à l’appui, de nombreux oncologues continuent de prescrire cette chimiothérapie sans prendre en compte la nocivité de celle-ci.
Dangerosité du Taxotère
D’abord, sachez qu’entre avril 2016 et février 2017, pas moins de 7 patientes sont mortes. Elles avaient toutes reçues des injections de Taxotère (6 femmes traitées par chimiothérapie adjuvante d’un cancer du sein) à Marie Curie et à l’institut Gustave-Roussy. Et pourtant, les essais cliniques de 1995 annonçaient un facteur risque de 0,1 %…
- En 1999, une étude clinique française lancée pour mesurer l’intérêt du Taxotère a dû être interrompue en 2003 après la mort de plusieurs patientes. La conclusion de l’essai ? : « Le docétaxel associé à la doxorubicine augmente grandement les risques d’état septique et de complications vitales ! ».
- En 2006 : le taxotère est à nouveau autorisé sur le marché, notamment comme traitement adjuvants des cancers du sein. Le taxotère est alors prescrit sans arrêt, notamment dans le protocole FEC+Taxotère (3 séances de chaque pour le cancer du sein). En attendant, Sanofi fait plus de 2 milliards de chiffres d’affaires…
- En 2010 : le brevet de Sanofi qui commercialise le Taxotère arrive à échéance et va tomber dans le domaine public… C’est alors que Sanofi décide de simplifier la préparation des perfusions, dont la formule sera approuvée par l’EMA, agence européenne du médicament, sans faire aucun autre essai clinique… Les soignants se mettent alors à observer une multiplication des effets secondaires, obligeant le personnel à administrer systématiquement des facteurs de croissance aux patientes fragiles…
Des effets secondaires graves
- Fin 2010, le CRPV (Comité Régional de pharmacovigilance parisien) lance une alerte contre la dangerosité du Taxotère. 30 antennes du CRPV enquêtent et font remonter leurs résultats à l’ANSM (Agence Nationale de sécurité du médicament) en insistant sur les nombreux effets secondaires anormalement graves du Taxotère (neutropénies fébriles, problèmes de peau…). L’ANSL saisit l’EMA qui s’occupe également des retraits de médicaments suspects. Mais malgré des études in vitro qui démontrent que la concentration de la molécule est 1,1% plus élevée dans la nouvelle formule, l’EMA ne fait rien. Comme cette concentration est considérée comme restant dans la moyenne acceptable fixée comme la norme (+ ou – 5%), aucune suite n’est donnée. Les femmes ont donc plus d’effets secondaires violents, mais ce n’est pas grave, puisque ça reste légal…. !!!!
- En attendant, les oncologues sont informés par courrier de la part de l’ANSM d’une possible “légère augmentation du risque de survenue d’effets indésirables”… Le Taxotère n’est pas listé comme médicament à surveiller de près comme ça aurait dû….
- 2012 : le brevet de Sanofi tombe dans le domaine public. Arrivée des premiers génériques sur le marché… en même temps que le fameux courrier aux oncologues qui dit qu’il n’y a pas de quoi s’alerter sur la dangerosité du Taxotère ! Mais au même moment, du jour au lendemain, un cancérologue de Neuilly voit les effets secondaires du docétaxel exploser (diarrhées ininterrompues, arthralgie…) suite à l’injection du fameux générique du Taxotère. Encore une fois, l’ANSM ne fait rien malgré une nouvelle alerte.
Aplasies, réactions cutanées…
- 2015 : la toxicité du Taxotère et de son générique tue : des traitements adjuvants par docétaxel se terminent par la mort des patientes. Dans le même temps, le labo indien Intras se met à fabriquer la molécule maudite : en France, les complications envahissent les hôpitaux : aplasies, réactions cutanées… En parallèle, une étude comparant 31 génériques du docétaxel conclue que “90% des génériques contiennent un haut niveau d’impuretés qui peut affecter la sécurité du médicament.”
- 2016 : entre avril et août, plusieurs patientes meurent suite à des injections de docétaxel, malgré la réduction des doses et la prescription de facteurs de croissance par les équipes médicales. Des établissements comme l’institu Gustave-Roussy stoppent net l’utilisation du docétaxel, le remplacent par le Taxol et préviennent à nouveau l’ANSM. Cette dernière ouvre une enquête dont on entendra jamais parler. Les équipes médicales ne savent plus à quel saint se vouer…
- 2017 : Une nouvelle patiente meurt à Marie Curie. Enfin, enfin, le Figaro publie un article qui va pousser l’ANSM à demander aux oncologues de suspendre l’emploi du docétaxel le temps d’une enquête…
A savoir
Bon à savoir : aujourd’hui, le docétaxel alias Taxotère n’est plus recommandé en traitement adjuvant du cancer du sein mais il continue d’être prescrit pour des traitements non adjuvants de cancers ORL, prostate ou poumons par exemple. Et par expérience, j’ai des lectrices qui m’ont dit recevoir encore en 2018 des prescriptions de Taxotère pour des cancers du sein…
Mais pourquoi ne pas remplacer complètement le Taxotère si toxique par son petit cousin, le Taxol, beaucoup moins dangereux et aux effets secondaires bien moins néfastes ? Réponse : Le Taxotère ou docétaxel est une chimiothérapie administrée toutes les 3 semaines alors que le Taxol s’administre à plus petites doses toutes les semaines…. Et les hôpitaux n’ont pas la place….
À bon entendeur !
PS : J’ai moi-même refusé le Taxotère qu’on me prescrivait en 2016 (alors que je n’avais encore eu aucune connaissance du scandale), ayant fait des recherches poussées malgré tout sur les effets secondaires parfois désastreux. J’ai demandé à rencontrer une infirmière de l’institut Bergonié, j’ai demandé à changé d’oncologue, et j’ai décidé de demander le Taxol à la place. Vous savez ce qu’on m’a répondu ? : Ah ben, oui, mademoiselle, on ne voit même pas pourquoi on vous a prescrit ça, le Taxol sera tout aussi efficace….
WATATOUAHHHHHHHHH !!!
Pour aller plus loin et mieux supporter la chimiothérapie en général, consultez mes articles dans la section des traitements lourds
On est en 2019, ils me proposent encore le taxotere!
Merci Régine 🙂 !
Avant les repas, avaler 1 goutte d’HE de gingembre dans une cuillère à café d’huile d’olive. On peut masser autour du nombril et dessiner des cercles de plus en plus larges dans le sens des aiguilles d’une montre avec 2 gouttes HE gingembre.